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Les plantes aromatiques, l'or vert du Maroc

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Romarin, thym et origan sont les principales plantes aromatiques cultivées au Maroc. © Mark - stock.adobe

Par La Rédaction

2 oct. 2018

La phytothérapie est une médecine alternative qui existe depuis des siècles. Utilisées au fil de l'histoire pour leurs vertus thérapeutiques, les plantes aromatiques sont pour certains un remède aux maux du corps. Lors d'un séjour au Maroc, force est de constater que la culture de ces espèces médicinales est en pleine expansion. La phytothérapie pourrait donc représenter un vrai tremplin économique pour le Royaume, à condition d'améliorer la gestion de ce secteur prometteur.

Le Maroc, un jardin des plantes

Vous souffrez de ballonnements ? Prenez une infusion à l’origan. Vous avez une violente migraine ? La camomille peut vous soulager. Ces deux espèces, largement répandues parmi la flore du Maroc, appartiennent en effet à la famille des PAM, les plantes aromatiques et médicinales. Ces dernières servent à guérir et soulager l’homme des maux quotidiens.

Cette médecine alternative est appelée phytothérapie. Longtemps boudée par l'Occident, elle est aujourd'hui en plein essor. Le marché marocain des PAM rencontre donc un succès croissant. Car le Royaume recense quelque 4 200 espèces différentes, dont 400 sont reconnues pour leur usage médicinal et aromatique.

Le Maroc atteint même le 12e rang mondial en termes d'exportations de PAM. Parmi les plantes les plus cultivées, on recense le romarin (42 000 ha), le thym (45 000 ha), le pyrèthre (38 000 ha) et l'origan (22 000 ha). Elles se trouvent principalement dans le Haut-Atlas, le Moyen Atlas et le Rif.

L'exploitation de la flore, un enjeu économique pour le Maroc

Le business des PAM est tel que le gouvernement a mis en place une agence spécialisée, unique au Maghreb, et même en Afrique. Il s'agit de l’Agence nationale des plantes médicinales et aromatiques du Maroc. Elle a pour ambition de préserver le savoir ancestral de la phytothérapie, qui tend à disparaître, mais aussi de mieux gérer la culture et les ventes des PAM.

Car au Maroc, 90 % de ces plantes se trouvent à l’état sauvage, et sont donc inexploitées. Si le pays cultivait plus et mieux, l’exportation serait donc plus importante. Le Royaume pourrait même se classer dans le top 3 des plus gros exportateurs. Une ambition réaliste mais qui n’est pas sans difficultés.

Un trésor dont le gouvernement peine à tirer profit

Premier problème : le secteur des PAM est « anarchique » selon le directeur de l’Agence. En cause : un trop grand nombre d’intervenants dans le processus d’exploitation des plantes, des cultures faites irrégulièrement, une traçabilité défaillante... Ainsi, faute de réglementation, de nombreux paysans font pousser des plantes pour les vendre eux-mêmes. L’Agence nationale des plantes médicinales et aromatiques du Maroc doit changer l’image de la culture des PAM pour montrer au monde que son savoir-faire est professionnel.

Second problème : l’Agence basée à Taounate, non loin de Fès, veut élaborer de nouveaux médicaments naturels directement sur le sol marocain. Car s’il exporte beaucoup de produits bruts, le pays importe autant de produits finis par la suite. En transformant le produit sur place, le pays dégagerait d'importants profits et pourrait vendre plus qu’une simple plante.

Enfin, un dernier problème et non des moindres : l’Agence doit trouver un équilibre entre culture exponentielle et préservation de la biodiversité. Si le marché des plantes est une vraie chance pour le pays, une gestion plus raisonnée pourrait aider les populations rurales à mieux vivre en leur donnant un emploi. Il faut aussi trouver le moyen de ne pas trop entraver la fragile conservation de la flore du Maroc. Du pain sur la planche, en somme.

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